Le Fargesia murielae fut récolté par l’Américain Ernest Wilson n 1907 dans le comté de Fangxian dans l’ouest de la province chinoise de Hubei. Il a donné à la plante le prénom de sa fille Muriel. Ernest Wilson avait récolté des plantes vivantes et confia l’une d’elles au jardin botanique de Kew en Angleterre. Bien lui en a pris car ce fut la seule plante qui survécut.
Le Fargesia murielae fut donc multiplié et diffusé à travers le monde à partir de ce seul plant confié au Kew botanical garden.
Ce bambou fut l’un des bambous les plus résistants au froid et l’un des plus intéressants à planter dans son jardin. Une plante majestueuse au feuillage vert tendre et au port retombant qui forçait l’admiration.
Malheureusement, le Fargesia murielae commença à fleurir au début des années 1970 dans les pays scandinaves, puis la floraison atteint la plupart des plantes dans le monde à la fin des années 1970. Certains optimistes crurent à un arrêt de la floraison durant les années 80, mais dès le début des années 1990 celle-ci reprit de plus belle et à l’heure actuelle, nous n’avons pas connaissance qu’un pied de Fargesia murielae ait été épargné. Il reste quelques souches encore vivantes dans des jardins, mais ce ne sont que des squelettes moribonds engendrant de temps en temps quelques graines. Plus aucune trace du superbe Fargesia murielae originel.
Bien sûr, de nombreuses graines furent collectées et une liste très longue de semis sélectionnés sont aujourd’hui disponibles, mais aucun n’a hérité des qualités de robustesse, de vigueur, ni des qualités esthétiques de son géniteur. La plupart de ces sélections ralentissent ou coupent leur croissance à la moindre petite contrariété, aucune n’atteint la hauteur de 4 mètres de la première génération.
Toutes les plantes cultivées dans notre pépinière en Auvergne montrent des signes de souffrances en été, en hiver et à la moindre petite période sèche. Aucune n’a dépassé la hauteur qu’elle avait lors de sa plantation il y a 4 ans. Pour finir de plaider en leur défaveur, nous avons pût comparer dans le même temps des semis de Fargesia nitida qui sont extrêmement robustes et vigoureux, supportant tous les affronts du climat auvergnat.
C’est la raison pour laquelle, nous avons choisi de ne commercialiser aucun cultivar de Fargesia murielae… en espérant toujours voir arriver sur le marché LE nouveau cultivar qui va remplacer réellement l’ancienne plante.
Bien sûr nous n’avons jamais arrêté d’espérer trouver un jour un superbe Fargesia murielae de nouvelle génération. Pour cela, nous avons essayé de planter en Auvergne des Fargesia murielae rapportés de Chine mais aussi ceux qui sont proposés sur le marché Européen.
Nous avons donc réussi à avoir dans le jardin quelques Fargesia murielae qui méritent le détour ,mais nous pouvons également témoigner que la plupart des Fargesia murielae ‘blue lezard’, red zebra’, ‘super jumbo’ et bien d’autres sont vraiment des plantes qui ne méritent pas le nom de bambou!