Phyllostachys edulis

 

Le fameux Moso au Japon,  l’extraordinaire Mao zhu en Chine , c’est sans doute le bambou ayant le plus de superlatif pour le décrire à travers le monde… et c’est justifié !

Il est indispensable à un passionné de bambous d’avoir une fois dans sa vie marché dans une forêt de Phyllostachys edulis. Vous pourrez à cette occasion jouer avec vos enfants à Arthur et les minimoys !

Phyllostachys edulis peut atteindre 27m de hauteur et 25 cm de diamètre mais les mensurations qui lui confèrent le plus de majesté sont les dimensions de ses feuilles. Elles sont minuscules ! (6 cm de long pour 1,4 cm de large) Elles donnent une impression de légèreté que seuls 2 ou 3 autres bambous bien plus petits peuvent avoir. Pour avoir eu la chance de visiter d’immenses plantations de Mao zhu en Chine, je suis convaincu que c’est son feuillage si caractéristique qui rend cette plante inoubliable. Vu du haut d’une colline, le mouvement incessant  des feuilles dès la moindre brise font penser à des mouvements d’écumes sur les vagues lorsque la mer frappe les falaises.

 

Si ces feuilles sont extraordinaires, ses chaumes ne sont pas en reste ! En chinois, Mao zhu signifie bambou poilu. En effet les jeunes chaumes de Phyllostachys edulis sont entièrement recouverts de duvet très dense. Le diamètre très important  des chaumes donne l’impression que les entrenœuds sont courts mais ils font en moyenne 40 cm.

 

Phyllostachys edulis est très résistant au froid, on le retrouve en Chine jusqu’à 1600m d’altitude sur les monts Qinling d’où il est originaire. Les hivers sont très froids dans cette région et jamais la plante ne souffre du froid. Par contre le Mao zhu n’est présent dans les régions froides qu’à flanc de montagnes,il s’évite lui même naturellement les excès d’eau en période hivernale. C’est dans ces conditions de climat et de culture qu’il atteint ces mensurations les plus impressionnantes (région d’Anji dans le Zhejiang  par exemple).

Phyllostachys edulis est le bambou le plus exploité en Chine, il représente 2/3 de la superficie totale des forêts naturelles  de bambous ; on le retrouve partout entre le Yiangtse kiang  et le fleuve Jaune. Le point commun de la plupart des zones où il est cultivé étant le climat de mousson, il faut en tenir compte lorsqu’on souhaite lui donner une chance d’obtenir le maximum du potentiel de ce géant. Il faudra donc veiller à lui trouvé une place où il pourra être au sec en hiver et lui apporter de l’eau en été si vous êtes en climat continental ou méditerranéen.

Il est intéressant de noter que si Phyllostachys edulis n’atteint pas sa taille maximum au nord de la Loire, il en est de même lorsqu’il est planté en zone équatoriale ou tropical où il reste minuscule et souffreteux.

Le bois de Phyllostachys edulis est parmi les plus robustes de tous les bois de bambou et de nouvelles plantation sont crées chaque année afin d’augmenter la demande importante du marché. Mais il faut toujours se souvenir que si ce bambou justifie de nombreux superlatifs, il est également LE PLUS EXIGEANT en culture et il ne se développera réellement que lorsque toutes les conditions sont réunies ( sol riche, drainant et sans calcaire, en pente, ensoleillé, sans excès d’eau en hiver, de l’eau en quantité au printemps,etc…). C’est pourquoi nous associons d’autres espèces de Phyllostachys géants dans nos plantations , car le Moso est sans aucun doute le plus difficile à faire pousser!